Un nom fait beaucoup. Généralement c’est la première chose que font des parents à la naissance de leur enfant : le nommer. Ayant été adopté.e bébé, je n’avais pas de prénom les premiers jours, et celui que je porte (que j’ai donc toujours porté) m’a été donné par ma famille. Mon identité a toujours été liée à celui-ci, quelque soient les endroits où je me trouvais / l’éloignement familial.
Pour d’autres enfants – ceux adoptés plus âgés – on recommande parfois aux parents de changer de prénom. Mais pourquoi ? J’ai essayé quelques instants de me mettre à la place de ces personnes, se voir dépouillé.e de ce dernier lien avec son identité passée, comme si en recevant un autre nom, on faisait “table rase du passée” – qu’on niait sa vie d’avant et ses repères. Ce geste m'attriste d'une certaine façon . Je crois qu'il me donne l'impression qu'on perçoit l'enfant adopté comme un objet, un animal qu'on s'approprie en le nommant. Mais un enfant n'est pas un objet. Comme tout humain, il a un vécu, une histoire (plus ou moins complexe) qui forge sa personnalité. Le nier revient à dire qu'on veut une "page blanche" sur laquelle écrite un nouvelle histoire "comme si de rien n'était". Alors qu'adopter, c'est justement savoir qu'on donne une seconde chance à un enfant, dans son entièreté.
Je connais quelqu’un dans cette situation, et même s’il connait / répond à son nouveau prénom, je me demande comment ce changement d’identité a été vécu intérieurement.
Et vous, comment le vivez-vous ?
 
Pour témoigner 👉 ici
 
 


©moi adopté·e, 2022 - 2023, projet lancé par La piscine – site réalisé par Apolline 🐋
→ Témoigne sur 👉🏾  ce formulaire ou par email
→ Suis le média sur Instagram
→ Envie d’aller plus loin dans l’introspection ? Plonge dans la newsletter de La piscine
badge