Le fait de ne pas aimer ce gâteau (et ce n’est pas faute de le dire) n’a pas empêché que l’on m’y assimile.
La première fois que quelqu’un a employé cette expression, c’était aux États-Unis.Même si la Coupe du Monde était passée par là, beaucoup avaient du mal à comprendre comment on pouvait conjuguer le fait d’être noir·e et Français·e. Autant dire que j’étais déjà hors-sol. Mais, une fois la conversation engagée, ce sentiment d’incompréhension s’estompait rapidement. Je ne m’en étais jamais vraiment formalisée jusqu’à ce que l’on me fasse remarquer que j’étais l’équivalent biscuit d’un kinder surprise.
« You don’t sound black. You’re an oreo ». Simple. Efficace. Hautement déstabilisant pour qui se retrouve donc le cul entre deux chaises.
De mon côté, je me souviens avoir été étonnée d’évoluer dans un environnement aussi mixte et cloisonné à la fois. Un bel oxymore au pays de l’apparent multiculturalisme. Là-bas, à chaque population ses codes vestimentaires, ses expressions … son accent. Et au milieu, ma famille qui reproduisait à peu de choses près le modèle que j’avais toujours connu en France : un joyeux patchwork chamarré. Un oasis confortable où les questionnements identitaires n’existaient plus faute de couleur.
Aujourd’hui, en pleine déconstruction, je ne saurais dire où mon c*l se situe par rapport à toutes ces chaises. Au fond, je ne suis pas certaine de vouloir en trouver une où m’asseoir car je crois qu’une partie de moi aime cette ambiguïté qui me définit.
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