Le pouvoir d’un mot / Le cul entre deux chaises
J’ai mis du temps à intégrer le fait que ma couleur était synonyme de différence. Ces temps ci, je me suis souvent dit que j’étais le “quota diversité” de mes ami·es. Mais plus j’y pense, moins j’y crois.
Je me souviens d’un jour où, au collège, j’ai dû reprendre une personne parlant d’un élève qu’elle surnommait “Bamboula”. Je me suis rendue compte en lui expliquant le caractère injurieux du terme (qui m’était aussi applicable) que, pour elle, je n’appartenais pas à “cette catégorie de la population”. Qu’il était impossible qu’elle m’attribue ce quolibet puisque j’étais, de facto, comme elle. Comment, dès lors, pouvais-je m’offusquer de ce qui ne me touche pas ?
Je me souviens avoir de nouveau tiqué lorsqu’un jour, une autre personne m’a confié que mon statut d’adoptée avait été mon passe-droit dans son environnement familial conservateur.
Comme si cette petite étiquette, à l’image de mon patronyme “bien français”, me sauvaient, effaçaient ma couleur à laquelle tant de préjugés peuvent être attachés. Décidément, quel monde étrange.
 
 

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